Des lacs et du métal

Souvenez-vous, je vous parlais ici de deux filles rencontrées cet été. L’une est partie à Syracuse, l’autre part en Finlande. Voici son portrait!

Laure part pour neuf mois en Finlande.

Laure a 20 ans. Actuellement étudiante en 2è année de Licence LEA anglais-italien (parcours développement international des entreprises) à Montbéliard, elle part valider sa 3è année en Finlande. “Partir à l’international était une évidence”, annonce d’emblée la jeune femme. “Nos professeurs nous encouragent fortement à partir passer six mois ou un an à l’étranger pour valoriser notre diplôme et acquérir un bon niveau de langues (ce qui n’est pas évident en France…).” La fac de Montbéliard étant modeste, elle ne propose que trois destinations anglophones à ses étudiants: Chypre, Roumanie ou Finlande.

Ce choix limité n’a posé aucun problème à Laure, et la Finlande s’est imposée à elle tout naturellement: “Lorsque nos professeurs nous ont parlé de la Finlande, j’ai tout de suite pris ma décision! Ce pays occupe une place importante dans mon coeur. Je connais la Finlande comme “le pays du bonheur”, également à travers la vision qu’en donne le groupe de métal symphonique Nightwish, que je suis depuis déjà une dizaine d’années. Je suis aussi passionnée de mythologie scandinave et plus généralement par la culture nordique.” Elle part donc le 2 septembre pour passer au moins neuf mois à Jyväskylä. A quelques jours du départ, les adieux s’enchaînent et le stress commence à se faire ressentir: “Le 2 septembre était une date qui me semblait encore lointaine en début d’année mais qui s’est rapprochée à une vitesse surnaturelle. Déjà quelques affaires commencent à s’entasser dans ma valise… Je trouve légèrement déstabilisant de devoir rassembler dans une seule valise tout ce dont j’ai besoin au cours d’une année. Sans parler des vêtements, bien sûr, mais également tout mon matériel de dessin, mes livres et quelques objets persos… Je me rends compte à quel point n’emmener que le strict nécessaire va être atrocement dur.”

Une destination de rêve pour peaufiner l’univers de ses dessins et l’écriture de mon roman de fantasy

Le dessin et les livres… Si, pour certains, cela est totalement superflus, pour Laure, c’est indispensable. La jeune fille est talentueuse (retrouvez quelques-unes de ses œuvres et son univers ici) et les paysages finlandais seront une excellente source d’inspiration. “Le dessin est pour moi plus qu’un simple passe-temps. D’aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours dessiné. J’ai pris, étant ado, des cours de BD à l’Ecole d’Art Gérard Jacquot de Belfort. J’ai ensuite intégré un atelier d’artistes amateurs à Danjoutin et à force de recopier mes différents maîtres, de dessiner sans cesse, j’ai atteint un niveau qui, ma foi, me satisfait assez!” Depuis peu, elle s’est d’ailleurs mise au dessin numérique et allie Photoshop à l’aquarelle.

Artiste avec encore une âme d’enfant, elle écrit aussi. “Avant, c’était, je pense, un moyen de continuer à inventer mes propres histoires, garder une part d’enfance, peut-être. Mon premier “roman”, celui sur lequel je potasse toujours, a débuté en 2003. Presque dix ans que mes personnages m’accompagnent. D’autres histoires annexes sont apparues au fil du temps et de l’inspiration, des rencontres, de mon évolution… Je ne pense pas valoir le titre d’écrivain, mais c’est pour moi un formidable moyen d’expression et de rêve.” A cela s’ajoute aussi une passion pour l’histoire et l’époque moyenâgeuse, “une période bien moins sombre que les livres d’histoire se plaisent à la décrire”. Elle fait d’ailleurs partie d’une troupe médiévale en France, les Archers du Val d’Oye, qui a notamment participé à la fête médiévale de Turckheim, en Alsace. “Nous allions pratique de l’épée, tir à l’arc et vie sur campement médiéval lors de manifestations. De purs moments de bonheur pour moi ! Passer un week-end sous une tente chevalière, à tirer à l’arc, se battre à l’épée, et déambuler dans des rues pavées en costume pour se faire photographier par des badauds… Le Moyen-Age exerce toujours une certaine fascination sur les foules, et c’est un réel plaisir de faire naître dans les yeux des enfants une étincelle émerveillée!”

Passionnée de mythologie et de Moyen-Âge, la jeune femme devrait pouvoir accroître ses connaissances historiques en Finlande.

“Hâte de découvrir par moi-même le pays”

A quelques jours de prendre, pour la première fois de sa vie, l’avion, Laure expose ses attentes de son année à l’étranger: “Je sais que le système éducatif finlandais est bien plus performant que le nôtre (on s’étonne que les nordiques soient tous parfaitement bilingues alors que le français moyen est incapable d’aligner deux mots en anglais), et donc je ne me fais pas de souci sur mes cours, qu’ils soient dispensés en anglais ou en italien. J’espère revenir presque bilingue et développer mes notions en finnois. Ce serait vraiment chouette! Concernant le pays lui-même, je n’y suis jamais allée mais j’ai eu la chance de rencontrer par le plus pur des hasards une Finlandaise au Leclerc du coin, qui m’a gentiment invitée chez elle pour parler avec son mari de la Finlande. J’ai également eu des contacts avec les étudiants Erasmus partis l’année dernière à Jyväskylä, qui m’ont assuré que tout s’était bien passé pour eux. J’ai vraiment hâte de découvrir par moi-même le pays, les Finlandais, leur culture… Je n’envisage pas un seul instant d’être déçue!”, s’exclame-t-elle avec enthousiasme. Elle sait déjà que ce sera un “périple fort enrichissant, dans tous les sens du terme, autant pour la pratique de l’anglais que pour la découverte d’un pays, d’une culture…” Elle espère aussi pouvoir voyager un peu, jusqu’en Laponie, à Rovaniemi le pays du Père Noël ; dans les Iles Aland, à Helsinki, et pourquoi pas jusqu’à St-Petersbourg.

Bien sûr, elle est tout de même inquiète. Ce sera la première fois qu’elle quittera le cocon familial, ” la séparation risque d’être un peu dure, mais la Finlande était un rêve pour moi, un rêve qui va devenir réalité. Donc ça m’aide à relativiser”. Skype, Facebook, mails… L’époque où nos parents partaient à l’étranger sans que les leurs puissent avoir des nouvelles facilement semble loin! Les déplacements sont d’ailleurs beaucoup plus faciles qu’autrefois, et le fait d’être à l’étranger donne à nos parents l’occasion de voyager. Ce sera le cas pour ceux de Laure: “Mon père et ma mère viendront de toute manière me rendre visite sur place, ce sera pour eux l’occasion de découvrir la Finlande, n’ayant jamais quitté la France auparavant”. Finalement, ce qui l’inquiète le plus, ce sont les petites choses du quotidien: “Ce sont surtout des détails pratiques qui me tracassent et en particulier l’entretien du linge (non, je ne suis pas bonne à marier, je n’ai jamais fait de lessive de ma vie et je l’assume, je suis une très bonne cuisinière, ça compense :P)”.

Impatience, inquiétude, euphorie… Tous ces sentiments se mélangent en son for intérieur. “Je ferais certainement moins la fière une fois à l’aéroport, n’ayant jamais pris l’avion, et lorsque j’arriverai à Helsinki, pour trouver le bus qui m’emmènera dans ma ville (5h de trajet) avec mes 32kg de bagages. Mais allons, je suis une warrior!”

Vous pouvez suivre ses aventures finlandaises en cliquant sur ce lien.

2 thoughts on “Des lacs et du métal

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  1. C’est vrai, superbe portait de Laure alias Korydwenn ma fillote… Merci encore. La belle est bien arrivée à destination.

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